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Angélique.

Ah ! je vous promets bien qu’il ne sera pas heureux tout seul.

Lucidor.

Adieu, ma chère Angélique ; il me tarde d’entretenir votre mère et d’avoir son consentement. Le plaisir que me fait ce mariage ne me permet pas de différer davantage ; mais avant que je vous quitte, acceptez de moi ce petit présent de noce que j’ai droit de vous offrir, suivant l’usage et en qualité d’ami ; ce sont de petits bijoux que j’ai fait venir de Paris.

Angélique.

Et moi je les prends, parce qu’ils y retourneront avec vous, et que nous y serons ensemble ; mais il ne fallait point de bijoux ; c’est votre amitié qui est le véritable.

Lucidor.

Adieu, belle Angélique ; votre mari ne tardera pas à paraître.

Angélique.

Courez donc, afin qu’il vienne plus vite



Scène IX

ANGÉLIQUE, LISETTE.
Lisette.

Eh bien ! mademoiselle, êtes-vous instruite ? À qui vous marie-t-on ?

Angélique.

À lui, ma chère Lisette, à lui-même, et je l’attends.