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Dorante, fuyant avec Lubin.

Votre mère ! Adieu, Angélique, je l’avais prévu ; il n’y a plus d’espérance.

Angélique, voulant le retenir.

Non, je crois qu’il se trompe, c’est ma parente. Il ne m’écoute point ; que ferai-je ? Je ne sais où j’en suis.



Scène VIII

MADAME ARGANTE, ANGÉLIQUE
Angélique allant à sa mère.

Ah ! ma mère.

Madame Argante.

Qu’as-tu donc, ma fille ? d’où vient que tu es si troublée ?

Angélique.

Ne me quittez point, secourez-moi ; je ne me reconnais plus.

Madame Argante.

Te secourir ? Et contre qui, ma chère fille ?

Angélique.

Hélas ! contre moi, contre Dorante et contre vous, qui nous séparerez peut-être. Lubin est venu dire que c’était vous. Dorante s’est sauvé, il se meurt ; et je vous conjure qu’on le rappelle, puisque vous voulez lui parler.

Madame Argante, à part.

Sa franchise me pénètre. (Haut.) Oui, je te l’ai promis, et j’y consens ; qu’on le rappelle. Je veux