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Scène XI

LUBIN, MADAME ARGANTE.
Madame Argante.

Ah ! tu viens à propos. As-tu quelque chose à me dire ?

Lubin.

Jarnigoi ! si j’avons queuque chose ! J’avons vu des pardons, j’avons vu des offenses, des allées, des venues, et pis des moyens pour avoir un ami.

Madame Argante.

Hâte-toi de m’instruire, parce que j’attends Angélique. Que sais-tu ?

Lubin.

Pisque vous êtes pressée, je mettrons tout en un tas.

Madame Argante.

Parle donc.

Lubin.

Je sais une accusation, je sais une innocence, et pis un autre grand stratagème. Attendez, comment appelont-ils cela ?

Madame Argante.

Je ne t’entends pas ; mais va-t’en, Lubin. J’aperçois ma fille, tu me diras ce que c’est tantôt ; il ne faut pas qu’elle nous voie ensemble.

Lubin.

Je m’en retorne donc à la provision. (Il sort.)