messieurs-là se sauvent ; le pays est bon pour les maraudeurs. Or, il s’agit de conserver nos postes ; les pères de nos jeunes gens sont attaqués de vieillesse, maladie incurable et qui menace de faire bientôt des orphelins ; ces orphelins-là nous reviennent, ils tombent dans notre lot ; ils sont d’âge à entrer dans leurs droits, et leurs droits nous mettront dans les nôtres ; tu m’entends bien ?
Je suis au fait ; il ne faut pas que ce que tu dis soit plus clair.
Nous réglerons fort bien chacun notre ménage.
Oui-da ; c’est un embarras qu’on prend volontiers, quand on aime le bien d’un maître.
Si nous nous aimions tous deux, nous n’écarterions plus l’amour que nos orphelins pourraient prendre l’un pour l’autre ; ils se marieraient, et adieu nos droits.
Tu as raison, Frontin, il ne faut pas nous aimer.
Tu ne dis pas cela d’un ton ferme.
Eh ! c’est que la nécessité de nous haïr gâte tout.
Ma fille, brouillons-nous ensemble.
Les parties méditées ne réussissent jamais.
