Oh ! le mien, c’est une autre affaire. Sans vanité, je penserais un peu plus noblement que cela ; ce serait une fort belle action que d’épouser Dorante.
Va, va, ne ménage point mon cœur ; il n’est pas au-dessous du tien ; conseille-moi hardiment une belle action.
Non pas, s’il vous plaît. Dorante est un cadet, et l’usage veut qu’on le laisse là.
Je l’enrichirais donc ? Quel plaisir !
Oh ! vous en direz tant que vous me tenterez.
Plus il me devrait, et plus il me serait cher.
Vous êtes tous deux les plus aimables enfants du monde ; car il refuse aussi, à cause de vous, une veuve très riche, à ce qu’on dit.
Lui ? eh bien ! il a eu la modestie de s’en taire ; c’est toujours de nouvelles qualités que je lui découvre.
Allons, madame, il faut que vous épousiez cet homme-là ; le ciel vous destine l’un à l’autre,