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Lisette, vivement.

Non ; vous avez un malheur qui me pique et que je veux vaincre. Mais retirez-vous, voici Angélique qui arrive ; je ne lui ai pas dit que vous viendriez ici, quoiqu’elle s’attende bien à vous y voir. Vous paraîtrez dans un instant et ferez comme si vous arriviez. Donnez-moi le temps de l’instruire de tout ; j’ai à lui rendre compte de votre personne, elle m’a chargée de savoir un peu de vos nouvelles. Laissez-moi faire. (Dorante sort.)



Scène II

ANGÉLIQUE, LISETTE.
Lisette.

Je désespérais que vous vinssiez, madame.

Angélique.

C’est qu’il est arrivé du monde à qui j’ai tenu compagnie. Eh bien ! Lisette, as-tu quelque chose à me dire de Dorante ? as-tu parlé de lui à la concierge du château où il est ?

Lisette.

Oui, je suis parfaitement informée. Dorante est un homme aimé, estimé de tout le monde ; en un mot, le plus honnête homme qu’on puisse connaître.

Angélique.

Hélas ! Lisette, je n’en doutais pas ; cela ne m’apprend rien, je l’avais deviné.