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le personnage en vaudrait bien un autre ; il pourrait bien dire qu’il adore. (Contrefaisant madame Argante). Accommodez-vous, au reste ; je suis votre serviteur, madame. (Il sort.)

Marton.

Fera-t-on monter l’intendant que monsieur le comte a amené, madame ?

Araminte.

N’entendrai-je parler que d’intendant ! Allez-vous-en ; vous prenez mal votre temps pour me faire des questions. (Marton sort.)

Madame Argante.

Mais, ma fille, elle a raison. C’est monsieur le comte qui vous en répond ; il n’y a qu’à le prendre.

Araminte.

Et moi, je n’en veux point.

Le Comte.

Est-ce à cause qu’il vient de ma part, madame ?

Araminte.

Vous êtes le maître d’interpréter, monsieur ; mais je n’en veux point.

Le Comte.

Vous vous expliquez là-dessus d’un air de vivacité qui m’étonne.

Madame Argante.

Mais en effet, je ne vous reconnais pas. Qu’est-ce qui vous fâche ?

Araminte.

Tout ; on s’y est mal pris. Il y a dans tout ceci