J’ai le cœur pris ! voilà qui est fâcheux ! Ah ! ah ! le cœur est admirable ! Je n’aurais jamais deviné la beauté des scrupules de ce cœur-là, qui veut qu’on reste intendant de la maison d’autrui pendant qu’on peut l’être de la sienne ! Est-ce là votre dernier mot, berger fidèle ?
Je ne saurais changer de sentiment, monsieur.
Oh ! le sot cœur, mon neveu ! Vous êtes un imbécile, un insensé ; et je tiens celle que vous aimez pour une guenon, si elle n’est pas de mon sentiment. N’est-il pas vrai, madame ? et ne le trouvez-vous pas extravagant ?
Ne le querellez point. Il paraît avoir tort, j’en conviens.
Comment, madame ! il paraît…
Dans sa façon de penser je l’excuse. Voyez pourtant, Dorante, tâchez de vaincre votre penchant, si vous le pouvez. Je sais bien que cela est difficile.
Il n’y a pas moyen, madame, mon amour m’est plus cher que ma vie.
Ceux qui aiment les beaux sentiments doivent