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Scène VII

DORANTE, ARAMINTE, MARTON.
Marton.

Monsieur Dorante, madame vous attend.

Araminte.

Venez, monsieur ; je suis obligée à M. Remy d’avoir songé à moi. Puisqu’il me donne son neveu, je ne doute pas que ce ne soit un présent qu’il me fasse. Un de mes amis me parla avant-hier d’un intendant qu’il doit m’envoyer aujourd’hui ; mais je m’en tiens à vous.

Dorante.

J’espère, madame, que mon zèle justifiera la préférence dont vous m’honorez, et que je vous supplie de me conserver. Rien ne m’affligerait tant à présent que de la perdre.

Marton.

Madame n’a pas deux paroles.

Araminte.

Non, monsieur ; c’est une affaire terminée, je renverrai tout. Vous êtes au fait des affaires apparemment ? vous y avez travaillé ?

Dorante.

Oui, madame ; mon père était avocat, et je pourrais l’être moi-même.