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Marton.

Il est généralement estimé ; je le sais.

Araminte.

Je n’ai point de peine à le croire ; il a tout l’air de le mériter. Mais, Marton, il a si bonne mine pour un intendant, que je me fais quelque scrupule de le prendre ; n’en dira-t-on rien ?

Marton.

Et que voulez-vous qu’on dise ? Est-on obligé de n’avoir que des intendants mal faits ?

Araminte.

Tu as raison. Dis-lui qu’il revienne. Il n’était pas nécessaire de me préparer à le recevoir. Dès que c’est M. Remy qui me le donne, c’en est assez ; je le prends.

Marton, comme s’en allant.

Vous ne sauriez mieux choisir. (Puis revenant.) Êtes-vous convenue du parti que vous lui faites ? M. Remy m’a chargée de vous en parler.

Araminte.

Cela est inutile. Il n’y aura point de dispute là-dessus. Dès que c’est un honnête homme, il aura lieu d’être content. Appelez-le.

Marton, hésitant de partir.

On lui laissera ce petit appartement qui donne sur le jardin, n’est-ce pas ?

Araminte.

Oui, comme il voudra ; qu’il vienne.

(Marton va dans la coulisse.)