Je vous crois ; mais j’admire la conjoncture où cela tombe ; car enfin, si j’avais connu vos sentiments, que sais-je ? ils auraient pu me déterminer ; mais à présent, comment voulez-vous qu’on fasse ? En vérité, cela est bien embarrassant.
Ah ! Lucile, si mon cœur pouvait fléchir le vôtre !
Vous verrez que notre histoire sera d’un ridicule qui me désole.
Je ne serai jamais à Phénice, je ne puis être qu’à vous seule : et si je vous perds, toute ma ressource est de fuir, de ne me montrer de ma vie, et de mourir de douleur.
Cette extrémité-là serait terrible ; mais dites-moi, ma sœur sait donc que vous m’aimez ?
Il faut qu’on le lui ait dit, ou qu’elle l’ait soupçonné dans nos conversations, et qu’elle ait voulu m’encourager à vous le dire.
Hum ! si elle a soupçonné que vous m’aimiez, je suis sûre qu’elle se sera doutée que j’y suis sensible.
Ah ! Lucile, que viens-je d’entendre ? Dans quel ravissement me jetez-vous !