pique pas ; car enfin il est temps de convenir que Damis ne vous déplaît point, d’autant plus qu’il vous aime.
Quand il vous plaira que je le haïsse, la recette est immanquable ; vous n’avez qu’à me dire que je l’aime. Mais il ne s’agit pas de cela ; je veux avoir raison de l’impertinent orgueil de ma sœur ; et je le puis, s’il est vrai que Damis m’aime, comme vous m’en êtes garant. Le succès de la commission que je vais vous donner roule tout entier sur cette vérité-là que vous me garantissez.
Voyons.
Je vous charge donc d’aller trouver Damis comme de vous-même, entendez-vous ? car ne n’est pas moi qui vous y envoie, c’est vous qui y allez.
Que lui dirai-je ?
Est-ce que vous ne le devinez-pas ? Apparemment que vous n’y allez pas pour lui dire que je le hais ; mais vous avez plus de malice que d’ignorance.
Je lui ferai donc entendre que vous l’aimez ?
Oui, mademoiselle, oui, que je l’aime, puisque vous me forcez à prononcer moi-même un mot qui m’est désagréable, et dont je ne me sers ici que par raison. Au reste, je ne vous indique rien de ce qui