Bonjour, m’amie ; c’est ce faquin qui dit qu’il vous aime depuis deux ans.
Cela se peut bien.
Et vous, m’amie, que dites-vous de cela ?
Que c’est tant pis pour lui.
Tout de bon ?
Sans doute ; mais est-ce que vous seriez fâché que l’on m’aimât ?
Hélas ! vous êtes votre maîtresse ; mais si vous aviez un amant, vous l’aimeriez peut-être ; cela gâterait la bonne amitié que vous me portez, et vous m’en feriez ma part plus petite. Oh ! de cette part-là, je n’en voudrais rien perdre.
Arlequin, savez-vous bien que vous ne ménagez pas mon cœur ?
Moi ! et quel mal lui fais-je donc ?
Si vous continuez de me parler toujours de même, je ne saurai plus bientôt de quelle espèce seront mes sentiments pour vous. En vérité je n’ose m’examiner là-dessus : j’ai peur de trouver plus que je ne veux.