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se jetant à ses genoux.

Ah ! Mon père, je vous demande pardon.

LE CHEVALIER, à part.

Son père !

MONSIEUR ORGON, relevant son fils.

J'oublie tout, mon fils ; si cette scène-ci vous corrige, ne craignez rien de ma colère ; je vous connais, et ne veux vous punir de vos fautes qu'en vous donnant de nouveaux témoignages de ma tendresse ; ils feront plus d'effet sur votre cœur que mes reproches.

DAMON, se rejetant à ses genoux.

Eh bien ! mon père, laissez-moi encore vous jurer à genoux que je suis pénétré de vos bontés ; que vos ordres, que vos moindres volontés me seront désormais sacrés ; que ma soumission durera autant que ma vie, et que je ne vois point de bonheur égal à celui d'avoir un père qui vous ressemble.

LE CHEVALIER, à Monsieur Orgon.

Voilà qui est fort touchant ; mais j'allais lui donner sa revanche ; j'offre de vous la donner à vous-même.

MONSIEUR ORGON

On n'en a que faire, Monsieur. Mais, qui vient à nous ?