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près d’ici un fourbisseur, il n’y a qu’à l’envoyer chercher ; voyez, songez, que désirez-vous encore ? ajouta-t-elle, car en ce premier jour de noces, cette âme dévotement enflammée ne respirait que pour son jeune époux ; si je lui avais dit que je voulais être roi, je pense qu’elle m’aurait promis de marchander une couronne.

Sur ces entrefaites dix heures sonnèrent ; la tasse de café nous attendait : Mme d’Alain, qui nous la faisait porter, criait à notre porte, et demandait à entrer avec un tapage qu’elle croyait la chose du monde la plus galante, vu que nous étions de nouveaux mariés.

Je voulais me lever : Laissez mon fils, laissez, me dit Mme de la Vallée, tu serais trop longtemps à t’habiller : voilà qui me fait encore ressouvenir qu’il te faut une robe de chambre. Bon, bon, il me faut, lui répondis-je en riant ; allez, allez, vous n’y entendez rien, ma femme, il me fallait ma cousine, avec cela j’aurai de tout.

Là-dessus elle sortit du lit, mit une robe, et ouvrit à notre bruyante hôtesse, qui lui dit en entrant :