Tout ce qui me resta pour Mme de Ferval, ce fut ce qu’ordinairement on appelle un goût, mais un goût tranquille, et qui ne m’agita plus ; c’est-à-dire que si on m’avait laissé en ce moment le choix des femmes, ç’aurait été à elle à qui j’aurais donné la préférence.
Vous jugez bien que tout ceci rompait notre commerce ; elle ne devait pas elle-même souhaiter de me revoir, instruit comme je l’étais de son caractère ; aussi ne songeais-je pas à aller chez elle. Il était encore de bonne heure ; Mme de Fécour m’avait recommandé de lui donner au plus tôt des nouvelles de mon voyage de Versailles, et je pris le chemin de sa maison avant que de retourner chez moi ; j’y arrive.
Il n’y avait aucun de ses gens dans la cour, ils étaient apparemment dispersés ; je ne vis pas même le portier, pas une femme en haut ; je traversai tout son appartement sans rencontrer personne, et je parvins jusqu’à une chambre dans laquelle j’entendais ou parler ou lire ; car c’était une continuité de ton qui ressemblait plus à une lecture qu’à un langage de conversation. La porte n’était que poussée, je ne pensais pas que ce fût la peine de frapper à une porte à demi ouverte, et j’entrai tout de suite à cause de la commodité.
J’avais soupçonné juste, on lisait au chevet du lit de Mme de Fécour, qui était couchée. Il y avait une vieille femme de chambre assise au pied de son lit, un laquais debout auprès de la fenêtre, et