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avec vous par oisiveté, par caprice, par vanité, par étourderie, par un goût passager que je n’oserais vous expliquer, et qui ne mérite pas que je vous en entretienne ; enfin par tout ce qui vous plaira. Quelle différence, encore une fois, entre une aussi fade, aussi languissante, aussi peu digne liaison, et la vérité des sentiments que j’ai pris pour vous dès que je vous ai vue ; dont je me serais fort bien passé, et que j’ai gardés contre toute apparence de succès ! Distinguons les choses, je vous prie, ne confondons point un simple amusement avec une inclination sérieuse, et laissons-là cette chicane.

Je me lasse de dire que Mme de Ferval soupira ; elle fit pourtant encore un soupir ici, et il est vrai que chez les femmes ces situations-là en fourmillent de faux ou de véritables.

Que vous êtes pressant, chevalier ! dit-elle après ; je conviens que vous êtes aimable, et que vous ne l’êtes que trop. N’est-ce pas assez ? Faut-il encore vous dire qu’on pourra vous aimer ? À quoi cela ressemblera-t-il ? Ne soupçonnerez-vous pas vous-