un accident bien malheureux pour moi, d’autant plus qu’il s’y trouve des circonstances où je n’ai point de part. Cette femme nous avait enfermés, et je ne le savais pas ; elle vous a dit que ce jeune homme était mon neveu ; elle a parlé de son chef, et dans la surprise où j’en étais moi-même, je n’ai pas eu le temps de l’en dédire ; je ne sais pas la finesse qu’elle y a entendue ; et tout cela retombe sur moi pourtant ; il n’y a rien que vous ne puissiez en imaginer et en dire ; et voilà pourquoi je pleure !
Oui, madame, reprit-il, je conviens qu’avec un homme sans caractère et sans probité, vous auriez raison de pleurer, et que cette aventure-ci pourrait vous faire un grand tort, surtout à vous qui vivez plus retirée qu’une autre ; mais, madame, commencez par croire qu’une action dont vous n’auriez pour témoin que vous-même ne serait pas plus ignorée que le sera cet événement-ci avec un témoin comme moi ; ayez donc l’esprit en repos de ce côté-là ; soyez aussi tranquille que vous l’étiez avant que je vinsse ; puisqu’il n’y a que moi qui vous aie vue, c’est comme si vous n’aviez été vue de personne. Il n’y a qu’un méchant qui pourrait parler, et je ne le suis point ; je ne serais pas tenté de l’être avec mon plus grand ennemi ; vous avez affaire à un honnête homme, à un homme incapable d’une lâcheté, et c’en serait une indigne, affreuse, que celle de vous trahir dans cette occasion-ci.
Voilà qui est fini, monsieur, vous me rassurez, répondit Mme de Ferval. Vous dites que vous êtes