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qui doit être ici depuis quelques moments, ou qui va y arriver bientôt.

Et son nom, monsieur ? me dit-elle. Mme de Ferval, repris-je ; et sur-le-champ : Entrez, monsieur.

J’entre, il n’y avait personne dans la salle. Elle n’est donc pas encore venue ? lui dis-je. Vous allez la voir, me répondit-elle en tirant de sa poche une clef dont elle ouvrit une porte que je ne voyais pas, et qui était celle d’une chambre où je trouvai Mme de Ferval assise auprès d’un petit lit, et qui lisait.

Vous venez bien tard, monsieur de la Vallée, me dit-elle en se levant, il y a pour le moins un quart d’heure que je suis ici.

Hélas ! madame, ne me blâmez pas, dis-je, il n’y a point de ma faute ; j’arrive en ce moment de Versailles où j’ai été obligé d’aller, et j’étais bien impatient de me voir ici.

Pendant que nous nous parlions, notre complaisante hôtesse, sans paraître nous écouter, et d’un air distrait, rangeait par-ci par-là dans la chambre, et puis se retira sans nous rien dire. Vous vous en allez donc, madame Remy ? lui cria Mme de Ferval en s’approchant d’une porte ouverte qui donnait dans le jardin.

Oui, madame, répondit-elle, j’ai affaire là-haut pour quelques moments, et puis peut-être avez-vous à parler à monsieur ; aurez-vous besoin de moi ?

Non, dit Mme de Ferval, vous pouvez rester si vous voulez, mais ne vous gênez point. Et là-