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monsieur ? dis-je à M. de Fécour. Oui, reprit-il, c’est le même. Je suis votre serviteur, madame.

Ce n’est pas la peine, monsieur, lui répondis-je en l’arrêtant. J’aime mieux attendre que vous m’en donniez un autre quand vous le pourrez ; je ne suis pas si pressé, permettez que je laisse celui-là à cet honnête homme ; si j’étais à sa place, et malade comme lui, je serais bien aise qu’on en usât envers moi comme j’en use envers lui.

La jeune dame n’appuya point ce discours, ce qui était un excellent procédé, et les yeux baissés attendit en silence que M. de Fécour prît son parti, sans abuser par aucune instance de la générosité que je témoignais, et qui pouvait servir d’exemple à notre patron.

Pour lui, je m’aperçus que l’exemple l’étonna sans lui plaire, et qu’il trouva mauvais que je me donnasse les airs d’être plus sensible que lui.

Vous aimez donc mieux attendre ? me dit-il ; voilà qui est nouveau. Eh bien ! madame, retournez-vous-en, nous verrons à Paris ce qu’on pourra faire,