pour conseiller honnêtement la retraite à nos convives.
Enfin on se leva, on s’embrassa, tout notre monde partit, on desservit, et nous restâmes seuls, Mme de la Vallée et moi.
Alors, sans autre compliment, sous prétexte d’un peu de fatigue, ma pieuse épouse se mit au lit et me dit : Couchons-nous, mon fils, il est tard ; ce qui voulait dire : Couche-toi, parce que je t’aime. Je l’entendis bien de même, et me couchai de bon cœur, parce que je l’aimais aussi ; car elle était encore aimable et d’une figure appétissante ; je l’ai déjà dit au commencement de cette histoire. Outre cela, j’avais l’âme remplie de tant d’images tendres, on avait agacé mon cœur de tant de manières, on m’avait tant fait l’amour ce jour-là, qu’on m’avait mis en humeur d’être amoureux à mon tour ; à quoi se joignait la commodité d’avoir avec moi une personne qui ne demandait pas mieux que de m’écouter, telle qu’était Mme de la Vallée, ce qui est encore un motif qui engage.
Je voulus en me déshabillant lui rendre compte de ma journée ; je lui parlai des bons desseins que Mme de Ferval avait pour moi, de l’arrivée de Mme de Fécour chez elle, de la lettre qu’elle m’avait