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Eh ! mon Dieu, de tout mon cœur, dit Mme de Fécour ; oui, monsieur, il faut que M. de Fécour vous place, je n’y songeais pas, mais il est à Versailles pour quelques jours ; voulez-vous que je lui écrive en attendant que je lui parle ? Tenez, il n’y a pas loin d’ici chez moi, nous n’avons qu’à y passer un moment, j’écrirai, et M. de la Vallée lui portera demain ma lettre. En vérité, monsieur, dit-elle en se levant, je suis ravie que madame ait pensé à moi dans cette occasion-ci ; partons, j’ai encore quelques visites à faire, ne perdons point de temps ; adieu, madame, ma visite est courte, mais vous voyez pourquoi je vous quitte.

Et là-dessus elle embrasse Mme de Ferval qui la remercie, qu’elle remercie, s’appuie sans façon sur mon bras, m’emmène, me fait monter dans son carrosse, m’y appelle tantôt monsieur, tantôt mon bel enfant, m’y parle comme si nous nous fussions connus depuis dix ans, toujours cette grosse gorge en avant, et nous arrivons chez elle.

Nous entrons, elle me mène dans un cabinet ; asseyez-vous, me dit-elle, je n’ai que deux mots à écrire à M. de Fécour, et ils seront pressants.