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lui faire à elle-même des compliments de la part de sa mère, que pour s’acquitter d’un devoir de politesse envers cette jeune personne, à qui la bienséance voulait qu’il s’intéressât depuis le service qu’il lui avait rendu. Mlle Varthon était dans ma chambre, lorsqu’on vint l’avertir qu’on souhaitait lui parler de la part de Mme de Miran, sans lui dire qui c’était.

C’est apparemment vous que cela regarde, me dit-elle en me quittant pour aller au parloir ; et je ne doutai pas en effet que je ne fusse l’objet ou de la visite ou du message.

Il est pourtant vrai que Valville n’avait point d’autre commission que celle de s’informer de ma santé, et que ce fut lui qui imagina de demander Mlle Varthon, à qui ma mère lui avait simplement dit de faire faire ses compliments, et voilà tout.

Il se passa bien une demi-heure avant que Mlle Varthon revînt. Vous remarquerez qu’il n’avait plus été question avec elle de la suite de mes aventures, depuis le jour où je lui en avais conté une partie, et qu’elle ignorait totalement que j’aimais Valville, et que je devais l’épouser. Elle avait été indisposée dès le jour de son entrée au couvent ; deux jours après j’étais tombée malade ; il n’y avait pas eu moyen d’en revenir à la continuation de mon histoire.

Comment donc ! me dit-elle, en rentrant, d’un air content, vous ne m’avez pas dit que ce jeune homme d’une si jolie figure, qui me secourut avec vous dans