Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/468

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’ils s’étaient donnés ; de sorte qu’elle n’avait pas précisément parlé pour me nuire, mais seulement pour avoir le plaisir d’être indiscrète, et de révéler une chose qui surprendrait.

Elle nous conta aussi que M. Villot était au désespoir de ce qu’il ne serait point à moi. Je l’ai laissé qui pleurait comme un enfant, nous dit-elle ; sur quoi je jetai les yeux sur Valville, pour qui il me parut que le récit de l’affliction de M. Villot n’était pas amusant ; aussi n’y répondîmes-nous rien, ma mère et moi, et laissâmes-nous tomber ce petit article, d’autant plus que nous étions arrivés à la porte du couvent, où je descendis avec cette femme.

Il est inutile que je paraisse, me dit ma mère ; et je crois même qu’il suffirait que Mademoiselle allât redemander vos hardes, sans parler de nous, et sans dire que nous sommes ici.

Permettez-moi de me montrer aussi, lui dis-je ; les bontés que l’abbesse a eues pour moi exigent que je la remercie ; je ne saurais m’en dispenser sans ingratitude. Ah ! tu as raison, ma fille, et je ne savais pas cela, me repartit-elle ; va, mais hâte-toi, et dis-lui que je t’attends, que je suis fatiguée, et qu’il m’est impossible de descendre ; fais le plus vite que tu pourras ; il vaut mieux que tu la reviennes voir.

Abrégeons donc. Je parus, on me rendit mon coffre ou ma