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une dame que je ne connais point, qui s’est dit votre parente, qui est faite de telle et telle manière, et qui après s’être bien assurée que j’étais la personne qu’elle voulait voir, ne m’a dit que telle et telle chose (et là-dessus je rapportais ses propres paroles, que j’étais bien aimable, mais que c’était dommage que je portasse mes vues un peu trop haut) ; et ensuite, ajoutais-je, s’est brusquement retirée, sans autre explication.

Au portrait que tu me fais de la dame en question, me répondit par un petit billet Mme de Miran, je devine qui ce peut être, et je te le dirai demain dans l’après-midi. Demeure en repos. Aussi y demeurai-je, mais ce ne sera pas pour longtemps.

Entre dix et onze, le lendemain matin, une sœur converse entra dans ma chambre, et me dit, de la part de l’abbesse, qu’il y avait une femme de chambre de Mme de Miran qui venait pour me prendre avec le carrosse, et qu’ainsi je me hâtasse de m’habiller.

je le crois, il n’y avait rien de plus positif, et je m’habille.

J’eus bientôt fait : un demi-quart d’heure après, je fus prête, et je descendis.

La femme de chambre en question, qui se promenait dans la cour, parut à la porte quand on me l’ouvrit. Je vis une femme assez bien faite, mise à peu près comme elle devait être, avec des façons convenables à son état ; enfin une vraie femme de chambre extrêmement révérencieuse.