Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 6.djvu/256

Cette page n’a pas encore été corrigée

Vous me persuadez, répondit ma bienfaitrice ; mais il est temps de nous retirer, finissons. Nous convenons donc que Marianne écrira à Valville. Il ne s’agit que d’un mot, lui dis-je ; et je puis tout à l’heure l’écrire devant vous, madame. Voici de l’encre et du papier dans ce parloir.

Eh bien ! Soit, ma fille, écris ; tu as raison, une ligne suffira ; et sur-le-champ je fis ce billet-ci :

Je n’ai pu vous parler tantôt, monsieur ; et j’aurais pourtant quelque chose à vous dire.

Mais, ma mère, quand le prierai-je de venir ? dis-je alors à Mme de Miran en m’interrompant.

Demain à onze heures du matin, me répondit-elle.

Et je vous serais obligée, ajoutai-je en continuant d’écrire, de venir ici demain à onze heures du matin ; je vous attendrai. Je suis… Et toujours Marianne au bas.

Je mis dessus le billet l’adresse telle que ma bienfaitrice me la dicta ; elle se chargea de le cacheter, de le faire porter par quelque domestique du couvent, à qui elle parlerait en s’en retournant, et je lui donnai.

Je t’avertis que je me trouverai aussi au rendez-vous, ma fille, me dit-elle lorsqu’elle me quitta ; j’y arriverai seulement quelques instants après lui, pour te