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lui faire encore. Cette vérité a ses droits, qu’il faut bien que M. de Climal essuie.

je compris bien qu’il s’en fiait à moi pour l’impunité de sa hardiesse, et qu’il ne craignait pas que j’eusse la malice ou la simplicité de l’en faire repentir.

Non, monsieur, lui répondis-je ; il n’est pas nécessaire que je vous dérange, puisque j’ai une voiture pour m’en retourner ; et si monsieur, dis-je tout de suite en parlant à Valville, veut bien appeler quelqu’un pour m’aider à me lever d’ici, je partirai tout à l’heure.

je pense que ces messieurs vous aideront bien eux-mêmes, dit galamment la dame, et en voici un (c’était Valville qu’elle montrait) qui ne sera pas fâché d’avoir cette peine-là ; n’est-il pas vrai ? (discours qui venait sans doute de ce qu’elle l’avait vu à mes genoux). Au reste, ajouta-t-elle, comme nous nous en allons aussi, il faut vous dire ce qui nous amenait : avez-vous des nouvelles de Mme de Valville (c’était la mère du jeune homme) ? Arrive-t-elle de sa campagne ? La reverrons-nous bientôt ? je l’attends cette semaine, dit Valville d’un air distrait et nonchalant, qui prouvait mal cet empressement que la dame lui avait supposé pour moi, et qui m’aurait peut-être piquée moi-même, si je n’avais pas eu aussi mes petites affaires dans l’esprit ; mais j’étais trop dans mon tort pour y trouver à redire. Il y avait d’ailleurs dans sa nonchalance je ne sais quel fond