croira rien. Vous êtes aimable, mais coquet, et vous ne persuaderez pas.
Arlequin, l’arrêtant par le bras, et se mettant à genoux.
Faut-il m’agenouiller, Madame, pour vous convaincre de mes flammes, et de la sincérité de mes feux ?
Cléantis
Mais ceci devient sérieux. Laissez-moi, je ne veux point d’affaire ; levez-vous. Quelle vivacité ! Faut-il vous dire qu’on vous aime ? Ne peut-on en être quitte à moins ? Cela est étrange !
Arlequin, riant à genoux.
Ah ! ah ! ah ! que cela va bien ! Nous sommes aussi bouffons que nos patrons, mais nous sommes plus sages.
Cléantis
Oh ! vous riez, vous gâtez tout.
Arlequin
Ah ! ah ! par ma foi, vous êtes bien aimable et moi aussi. Savez-vous bien ce que je pense ?
Cléantis
Quoi ?
Arlequin
Premièrement, vous ne m’aimez pas, sinon par coquetterie, comme le grand monde.
Cléantis
Pas encore, mais il ne s’en fallait plus que d’un mot, quand vous m’avez interrompue. Et vous, m’aimez-vous ?