Acte III
Scène première
PHOCION, HERMIDAS
Viens que je te parle, Corine. Tout me répond d’un succès infaillible. Je n’ai plus qu’un léger entretien à avoir avec Agis ; il le désire autant que moi. Croirais-tu pourtant que nous n’avons pu y parvenir ni l’un ni l’autre ? Hermocrate et sa sœur m’ont obsédée tour à tour ; ils doivent tous deux m’épouser en secret : je ne sais combien de mesures sont prises pour ces mariages imaginaires. Non, on ne saurait croire combien l’amour égare ces têtes qu’on appelle sages ; et il a fallu tout écouter, parce que je n’ai pas encore terminé avec Agis. Il m’aime tendrement comme Aspasie : pourrait-il me haïr comme Léonide ?
Non, Madame, achevez ; la princesse Léonide, après tout ce qu’elle a fait, doit lui paraître encore plus aimable qu’Aspasie.
Je pense comme toi ; mais sa famille a péri par la mienne.