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HERMOCRATE

, ému.

Arrête, Dimas.

DIMAS

Je sis à la fin. Mais que vous dit-il, quand vous li parlez, Madame ? Eh mais il me gronde, et moi je me fâche, ma fille. Il me représente qu’il est sage. Et moi itou, ce lui fais-je. Mais je vous plains, ce me fait-il. Mais me velà bian refaite, ce li dis-je. Eh mais ! n’avez-vous pas honte ? ce me fait-il. Eh bian ! qu’est-ce que ça m’avance ? ce li fais-je. Mais voute vartu, Madame ? Mais mon tourment, Monsieur ? Est-ce que les vartus ne se mariont pas ensemble ?

HERMOCRATE

Il me suffit, te dis-je, c’en est assez.

DIMAS

Je sis d’avis que vous guarissiez cet enfant-là, noute maître, en tombant itou malade pour elle, et pis la prenre pour minagère ; car en restant garçon ; ça entarre la lignée d’un homme, et ce serait dommage de l’entarrement de la vôtre. Mais en parlant par similitude, n’y aurait-il pas moyen, par votre moyen, de me recommander à l’affection de la femme de chambre, à cause que je savons toutes ces fredaines-là, et que je n’en sonnons mot ?

HERMOCRATE

, les premiers mots à part.

Il ne me manquait plus que d’essuyer ce compliment-là ! Sois discret, Dimas, je te l’ordonne : il serait fâcheux, pour la personne en question, que cette aventure-ci fût connue ; et de mon côté, je vais y mettre ordre en la renvoyant… Ah !