Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/368

Cette page n’a pas encore été corrigée

la peine de crier au voleur. Que la sagesse s’accommode ; mariez-vous ; il y aura encore de la place pour elle : le métier de brave femme a bien son mérite. Adieu, Madame ; n’oubliez pas la discrétion de votre petit serviteur, qui vous fait ses compliments, et qui ne dira mot.

PHOCION

Va, je me charge de payer ton silence.

LÉONTINE

Où suis-je ? tout ceci me paraît un songe : voyez à quoi vous m’exposez ; mais qui vient encore ?


Scène VII

HERMIDAS, LÉONTINE, PHOCION


HERMIDAS

, apportant un portrait qu’elle donne à Phocion.

Je vous apporte ce que vous m’avez demandé, Seigneur ; voyez si vous en êtes content ; il serait encore mieux si j’avais travaillé d’après la personne présente.

PHOCION

Pourquoi me l’apporter devant Madame ? Mais voyons : oui, la physionomie s’y trouve ; voilà cet air noble et fin, et tout le feu de ses yeux ; il me semble pourtant qu’ils sont encore un peu plus vifs.

LÉONTINE

C’est apparemment d’un portrait dont vous parlez, Seigneur ?