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LÉONTINE

Il vaut mieux me retirer moi-même.

PHOCION

, bas à Léontine.

Si vous vous en allez sans promettre de parler pour moi, je ne réponds plus de ma raison.

LÉONTINE

, émue.

Ah ! (À Arlequin.) Va-t’en, Arlequin ; il n’est pas nécessaire que tu restes ici.

ARLEQUIN

Plus nécessaire que vous ne pensez, Madame ; vous ne savez pas à qui vous avez affaire : ce Monsieur-là n’est pas si friand de la sagesse que des filles sages ; et je vous avertis qu’il veut déniaiser la vôtre.

LÉONTINE

, faisant signe à Phocion.

Que veux-tu dire, Arlequin ? Rien ne m’annonce ce que tu dis là, et c’est une plaisanterie que tu fais.

ARLEQUIN

Oh ! que nenni ! Tenez, Madame, tantôt son valet, qui est un autre espiègle, est venu me dire : Eh bien ! qu’est-ce ? Y a-t-il moyen d’être amis ensemble ?… Oh ! de tout mon cœur… Que vous êtes heureux d’être ici !… Pas mal… Les honnêtes gens que vos maîtres !… Admirables… Que votre maîtresse est aimable !… Oh ! divine… Eh ! dites-moi, a-t-elle eu des amants ?… Tant qu’elle en a voulu… En a-t-elle à cette heure ?… Tant qu’elle en veut… En aura-t-elle encore ?… Tant qu’elle en voudra… A-t-elle envie