mette à l’abri de la haine qu’il a sans doute pour moi.
Oui ; mais, Madame, si, sous votre habit d’homme, Hermocrate allait reconnaître cette dame à qui il a parlé dans la forêt, vous jugez bien qu’il ne vous gardera pas chez lui.
J’ai pourvu à tout, Corine, et s’il me reconnaît, tant pis pour lui ; je lui garde un piège, dont j’espère que toute sa sagesse ne le défendra pas. Je serai pourtant fâchée qu’il me réduise à la nécessité de m’en servir ; mais le but de mon entreprise est louable, c’est l’amour et la justice qui m’inspirent. J’ai besoin de deux ou trois entretiens avec Agis, tout ce que je fais est pour les avoir : je n’en attends pas davantage, mais il me les faut ; et si je ne puis les obtenir qu’aux dépens du philosophe, je n’y saurais que faire.
Et cette sœur qui est avec lui, et dont apparemment l’humeur doit être austère, consentira-t-elle au séjour d’un étranger aussi jeune et d’aussi bonne mine que vous ?
Tant pis pour elle aussi, si elle me fait obstacle ; je ne lui ferai pas plus de quartier qu’à son frère.
Mais, Madame, il faudra que vous les trompiez