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LÉLIO

Ce petit semblant d’homme ! Que veut-il dire ? et que signifie son transport ? En quoi le trouves-tu donc plus charmant qu’un autre ?

ARLEQUIN

Ah ! Monsieur, on ne voit point d’hommes comme lui ; il n’y en a point dans le monde ; c’est folie que d’en chercher ; mais sa mascarade empêche de voir cela.

LÉLIO

Sa mascarade ! Ce qu’il me dit là me fait naître une pensée que toutes mes réflexions fortifient ; le Chevalier a de certains traits, un certain minois… Mais voici Trivelin ; je veux le forcer à me dire la vérité, s’il la sait ; j’en tirerai meilleure raison que de ce butor-là. (À Arlequin.) Va-t’en ; je tâcherai de te faire ravoir ton argent.

Arlequin part en lui baisant la main et se plaignant.


Scène II

LÉLIO, TRIVELIN


TRIVELIN

entre en rêvant, et, voyant Lélio, il dit.

Voici ma mauvaise paye ; la physionomie de cet homme-là m’est devenue fâcheuse ; promenons-nous d’un autre côté.

LÉLIO

l’appelle.

Trivelin, je voudrais bien te parler.

TRIVELIN

À moi, Monsieur ? Ne pourriez-vous pas remettre