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ACTE II

Scène première

TRIVELIN, seul.

Me voici comme de moitié dans une intrigue assez douce et d’un assez bon rapport, car il m’en revient déjà de l’argent et une maîtresse ; ce beau commencement-là promet encore une plus belle fin. Or, moi qui suis un habile homme, est-il naturel que je reste ici les bras croisés ? ne ferai-je rien qui hâte le succès du projet de ma chère suivante ? Si je disais au seigneur Lélio que le cœur de la Comtesse commence à capituler pour le Chevalier, il se dépiterait plus vite, et partirait pour Paris où on l’attend. Je lui ai déjà témoigné que je souhaiterais avoir l’honneur de lui parler ; mais le voilà qui s’entretient avec la Comtesse ; attendons qu’il ait fait avec elle.

Scène II

LÉLIO, LA COMTESSE

Ils entrent tous deux comme continuant de se parler.

LA COMTESSE

Non, Monsieur, je ne vous comprends point. Vous liez amitié avec le Chevalier, vous me l’amenez ; et vous voulez ensuite que je lui fasse mauvaise mine ! Qu’est-