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LA FAUSSE SUIVANTE,

LA COMTESSE

Mon miroir ne me flatte pas, chevalier.

LE CHEVALIER

Parbleu ! je l’en défie ; il ne vous prêtera jamais rien. La nature y a mis bon ordre, et c’est elle qui vous a flattée.

LA COMTESSE

Je ne vois point que ce soit avec tant d’excès.

LE CHEVALIER

Comtesse, vous m’obligeriez beaucoup de me donner votre façon de voir ; car, avec la mienne, il n’y a pas moyen de vous rendre justice.

LA COMTESSE

, riant.

Vous êtes bien galant.

LE CHEVALIER

Ah ! je suis mieux que cela ; ce ne serait là qu’une bagatelle.

LA COMTESSE

Cependant ne vous gênez point, chevalier. Quelque inclination, sans doute, vous rappelle à Paris, et vous vous ennuieriez, avec nous.

LE CHEVALIER

Non, je n’ai point d’inclination à Paris, si vous n’y venez pas. (Il lui prend la main.) À l’égard de l’ennui ; si vous saviez l’art de m’en donner auprès de vous, ne me l’épargnez pas, comtesse ; c’est un vrai présent que vous me ferez ; ce sera même une bonté ; mais cela