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pour sa gloire et pour le bien de ses peuples ; le seigneur Frédéric dira ses raisons, et moi les miennes.

FRÉDÉRIC

On décidera sur les vôtres.

L’AMBASSADEUR

, à Lélio.

Me permettez-vous de vous parler à cœur ouvert ?

LÉLIO

Vous êtes le maître.

L’AMBASSADEUR

Vous êtes ici dans une belle situation, et vous craignez d’en sortir, si la Princesse se marie ; mais le Roi mon maître est assez grand seigneur pour vous dédommager, et j’en réponds pour lui.

LÉLIO

, froidement.

Ah ! de grâce, ne citez point ici le Roi votre maître ; soupçonnez-moi tant que vous voudrez de manquer de droiture, mais ne l’associez point à vos soupçons. Quand nous faisons parler les princes, Monsieur, que ce soit toujours d’une manière noble et digne d’eux ; c’est un respect que nous leur devons, et vous me faites rougir pour le roi de Castille.

L’AMBASSADEUR

Arrêtons là. Une discussion là-dessus nous mènerait trop loin ; il ne me reste qu’un mot à vous dire ; et ce n’est plus le roi de Castille, c’est moi qui vous parle à présent. On m’a averti que je vous trouverais contraire au mariage dont il s’agit, tout