Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/348

Cette page n’a pas encore été corrigée

FRÉDÉRIC

Te voilà de meilleure humeur.

ARLEQUIN

Quand j’ai dit que le diable emporte les fripons ; je ne vous comptais pas, au moins.

FRÉDÉRIC

J’en suis persuadé.

ARLEQUIN, recomptant son argent.

Mais il me manque toujours trois sols.

FRÉDÉRIC

Non, car il y a bien des trois sols dans une pistole.

ARLEQUIN

Il y a bien des trois sols dans une pistole ! mais cela ne fait rien aux trois sols qui manquent dans mon chapeau.

FRÉDÉRIC

Je vois bien qu’il t’en faut encore une autre.

ARLEQUIN

Ho ho deux cabrioles.

FRÉDÉRIC

Aimes-tu l’argent ?

ARLEQUIN

Beaucoup.

FRÉDÉRIC

Tu serais donc bien aise de faire une petite fortune ?

ARLEQUIN

Quand elle serait grosse, je la prendrais en patience.