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où j’arrive, pénétré de l’amour le plus tendre et le plus inviolable, avec l’espérance de l’hymen le plus fortuné qui sera jamais ! Ah ciel ! est-ce ainsi que vous traitez, que vous recevez un amant qui vous adore, un époux qui va faire sa félicité de la vôtre, et qui ne veut respirer que par vous et pour vous ? Allons, Félicie, n’hésitez plus ; venez, tout est prêt pour nous unir ; la chaîne du plaisir et du bonheur nous attend. (Une symphonie douce commence ici.) Venez me donner une main chérie, que je ne puis toucher sans ravissement.

FÉLICIE

De grâce, Lucidor, du moins rappelons-les, et qu’elles nous suivent.

LUCIDOR

Eh ! de qui parlez-vous encore ?

FÉLICIE

Hélas ! de ma compagne et de l’autre dame.

LUCIDOR

Elles haïssent notre amour, vous ne l’ignorez pas ; venez, vous dis-je ; votre injuste résistance me désespère ; partons.

Il l’entraîne un peu.

FÉLICIE

Ô ciel ! vous m’entraînez ! Où suis-je ? Que vais-je