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HORTENSE

Vous vous en réjouissez ; je ne sais si vous ne devriez pas en être inquiète.

FÉLICIE

Allez, Madame, vous n’aurez pas lieu de vous en repentir.

HORTENSE

Je l’espère ; mais à ce présent que je viens de vous faire, j’y prétends joindre encore une chose. Vous allez dans le monde, je veux vous rendre heureuse ; et il faut pour cela que je connaisse parfaitement vos inclinations, afin de vous assurer le genre de bonheur qui vous sera le plus convenable. Voyez-vous cet endroit où nous sommes ? C’est le monde même.

FÉLICIE

Le monde ! et je croyais être encore auprès de notre demeure.

HORTENSE

Vous n’en êtes pas éloignée non plus ; mais ne vous embarrassez de rien : quoi qu’il en soit, votre cœur va trouver ici tout ce qui peut déterminer son goût.


Scène II

FÉLICIE, HORTENSE, LA MODESTIE


HORTENSE

, à la Modestie, qui est à quelques pas.

Vous, approchez. (Quand la Modestie est venue.) C’est une compagne que je vous laisse, Félicie ; elle porte le nom d’une de vos plus estimables qualités, la modestie, ou plutôt la pudeur.