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ADINE.

Il n’hésite pas, lui ; il dit ce qu’il voit.

MESRIN.

Si vous êtes divine, la beauté même ?

ADINE.

Eh ! oui, je n’en doute pas ; et cependant vous, Carise et moi, nous nous trompons ; je suis laide.

MESRIN.

Mon Adine !

ADINE.

Elle-même ; en vous quittant, j’ai trouvé une nouvelle personne qui est d’un autre monde, et qui, au lieu d’être étonnée de moi, d’être transportée comme vous l’êtes et comme elle devrait l’être, voulait au contraire que je fusse charmée d’elle, et, sur le refus que j’en ai fait, m’a accusée d’être laide.

MESRIN.

Vous me mettez d’une colère !

ADINE.

M’a soutenu que vous me quitteriez quand vous l’auriez vue.

CARISE.

C’est qu’elle était fâchée.

MESRIN.

Mais, est-ce bien une personne ?

ADINE.

Elle dit que oui, et elle en paraît une, à peu près.

CARISE.

C’en est une aussi.

ADINE.

Elle reviendra sans doute, et je veux absolument