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Scène IV.

ÉGLÉ, AZOR.
(Églé se croit seule un instant : Azor paraît vis-à-vis d’elle.)
ÉGLÉ, continuant et se tâtant le visage.

Je ne me lasse point de moi. (Et puis apercevant Azor avec frayeur.) Qu’est-ce que cela, une personne, comme moi ?… N’approchez point. (Azor étendant les bras en souriant.) La personne rit, on dirait qu’elle m’admire. (Azor fait un pas.) Attendez… Ses regards sont pourtant bien doux… Savez-vous parler ?

AZOR.

Le plaisir de vous voir m’a d’abord ôté la parole.

ÉGLÉ.

La personne m’entend, me répond, et si agréablement !

AZOR.

Vous me ravissez.

ÉGLÉ.

Tant mieux.

AZOR.

Vous m’enchantez.

ÉGLÉ.

Vous me plaisez aussi.

AZOR.

Pourquoi donc me défendez-vous d’avancer ?

ÉGLÉ.

Je ne vous le défends plus de bon cœur.

AZOR.

Je vais donc approcher.