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ce ? Eh ! comment vous portez-vous ? Voilà comme vous m’aviez appris à faire, et cela me fatiguait ; au lieu qu’à présent je suis si à mon aise : bonjour, Marton, comment te portes-tu ? Cela coule de source, et on est gracieux avec toute la commodité possible.

ROSIMOND

Laisse-moi, il n’y a plus de ressource : et tu me chagrines.



Scène IX

MARTON, FRONTIN, ROSIMOND


FRONTIN

, à part à Marton.

Encore une petite façon, et nous le tenons, Marton.

MARTON

, à part les premiers mots.

Je vais l’achever. Monsieur, ma maîtresse que j’ai rencontrée en passant, comme elle vous quittait, m’a chargé de vous prier d’une chose qu’elle a oublié de vous dire tantôt, et dont elle n’aurait peut-être pas le temps de vous avertir assez tôt : c’est que Monsieur le Comte pourra vous parler de Dorante, vous faire quelques questions sur son caractère ; et elle souhaiterait que vous en dissiez du bien ; non pas qu’elle l’aime encore, mais comme il s’y prend d’une manière à lui plaire, il sera bon, à tout hasard, que Monsieur le Comte soit prévenu en sa faveur.

ROSIMOND

Oh ! Parbleu ! c’en est trop ; ce trait me pousse à bout : allez, Marton, dites à votre maîtresse que son procédé est injurieux, et que Dorante, pour qui elle