Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée

Plus d’argent qu’il ne faut et qu’il n’était permis ;
Enfin, tout ci, tout ça, ces gens, pour son salaire,
Vouliont, ce disaient-ils, lui faire pardre terre.
Ceti-ci prit la mouche ; il leur plantit tout là,
Et de ci les valets, et les cheviaux de là ;
Et Monsieur, bien fâché d’une telle avanie,
S’en venit dans les champs vivre en mélancoulie.

ARISTE

Le fait est seulement que, lassé du fracas,
Le séjour du village a pour moi plus d’appas.

MAÎTRE JACQUES

, apercevant Toinette à une fenêtre.

Ha ! le friand minois que je vois qui regarde !

TOINETTE

, à la fenêtre.

Hé ! qui sont donc ces gens ?

MAÎTRE JACQUES

L’agriable camarde !
Biau-père, c’est l’enfant dont vous voulez parler ?

CRISPIN

Il est vrai, c’est ma fille ; et je vais l’appeler.
Ma fille, descendez. (Il fait signe à Toinette.)

MAÎTRE JACQUES

Morgué, qu’elle est gentille !



Scène VI

ARISTE, MAÎTRE JACQUES, CRISPIN, TOINETTE


CRISPIN

, allant au-devant de Toinette, et lui disant bas.

Fais ton rôle, entends-tu ? Je te nomme ma fille,
Et cet homme est Ariste. Approchez-vous de nous,