Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/517

Cette page n’a pas encore été corrigée

C’est Philis qu’on attaque, qui combat, qui se défend mal ; c’est un beau bras qu’on saisit ; c’est une main qu’on adore et qu’on baise ; c’est Philis qui se fâche ; on se jette à ses genoux, elle s’attendrit, elle s’apaise ; un soupir lui échappe : Ah ! Sylvandre… Ah ! Philis… Levez-vous, je le veux… Quoi ! cruelle, mes transports… Finissez. Je ne puis. Laissez-moi. Des regards, des ardeurs, des douceurs ; cela est charmant. Sentez-vous la gaieté, la commodité de ces objets-là ? J’inspire là-dessus en me jouant. Aussi n’a-t-on jamais vu tant de poètes.

MERCURE

Et dont la poésie ne vous coûte rien. Ce sont les Philis qui en font tous les frais.

APOLLON

Sans doute. Au lieu que si la tendresse allait être à la mode, adieu les bras, adieu les mains ; les Philis n’auraient plus de tout cela.

MERCURE

Elles n’en seraient que plus aimables, et sans doute plus aimées. Mais laissez-moi recevoir la Vérité qui arrive.


Scène VI

MERCURE, APOLLON, LA VÉRITÉ


MERCURE

Il est temps de venir, Déesse ; l’assemblée va se tenir bientôt.