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Allez, il n’y a rien à craindre, mon confrère ne plaide pas mieux qu’il blesse.

MERCURE

Croyez-moi pourtant, allez vous préparer pendant quelques moments.

CUPIDON

C’est, parbleu ! bien dit ; je vais me recueillir chez Bacchus ; il y a du vin de Champagne qui est d’une éloquence admirable ; j’y trouverai mon plaidoyer tout fait. Adieu, mes amis ; tenez-moi des lauriers tout prêts.


Scène V

MERCURE, APOLLON


APOLLON

Il a beau dire ; le vent du bureau n’est pas pour lui, et je me défie du succès.

MERCURE

Eh bien ! que vous importe à vous ? Quand son rival reviendrait à la mode, vous n’en inspirerez pas moins ceux qui chanteront leurs maîtresses.

APOLLON

Eh ! morbleu ! cela est bien différent ; les chansons ne seront plus si jolies. On ne chantera plus que des sentiments. Cela est bien plat.

MERCURE

Bien plat ! que voulez-vous donc qu’on chante ?

APOLLON

Ce que je veux ? Est-ce qu’il faut un commentaire