dont vous videz le coffre pour l’achat d’un mari fainéant, qu’on ne saurait ni troquer ni revendre. Ce sont des malices qui ne finissent point ; sans compter votre libertinage : car Bacchus, dit-on, vous fait faire tout ce qu’il veut ; Plutus, avec son or, dispose de votre carquois ; pourvu qu’il vous donne, toute votre artillerie est à son service, et cela n’est pas joli ; ainsi, tenez-vous en repos, et changez de conduite.
Puisque vous m’exhortez à changer, vous avez donc envie de vous retirer, seigneur Mercure ?
Laissons là cette mauvaise plaisanterie.
Quant à moi, je n’ai que faire d’être dans les caquets. Tout ce que je prends de lui, je l’achète, je marchande, nous convenons, et je paie ; voilà toute la finesse que j’y sache.
Celui-là est comique ! Se plaindre de ce que j’aime la bonne chère et l’aisance, moi qui suis l’Amour ! À quoi donc voulez-vous que je m’occupe ? à des traités de morale ? Oubliez-vous que c’est moi qui mets tout en mouvement, que c’est moi qui donne la vie ; qu’il faut dans ma charge un fond inépuisable de bonne humeur, et que je dois être à moi seul plus sémillant, plus vivant que tous les dieux ensemble ?