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mpuissante.
Tu n’es plus, contre Cupidon,
Qu’un petit garçon,
Qu’un embryon,
Qu’un myrmidon.

Qu’un nain soit opulent,
Malgré son air grotesque
Et sa taille burlesque,
Grâce à Plutus, il paraît grand :
L’or et l’argent de lui font un géant,
Mais sans leur assistance,
La plus belle prestance
Perd son crédit en France ;
Et l’on n’est, quand Plutus dit non,
Qu’un petit garçon,
Qu’un embryon,
Qu’un myrmidon.

Que tu semblais ardent,
Mari, quand tu pris femme !
De l’excès de ta flamme
Tu lui parlais à chaque instant :
Avant l’hymen, tu te croyais géant.
Six mois de mariage
De ce hardi langage
T’ont fait perdre l’usage.
Tu n’es plus, pauvre fanfaron,
Qu’un petit garçon,
Qu’un embryon,
Qu’un myrmidon.

Un paysan

Il n’y a pas longtemps
Que j’avais la barlue.
Ma foi, j’étais bian grue !
Chez vous, Messieurs les courtisans,
Je croyais voir les plus grands des géants.
Aujourd’hui la leunette