Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/338

Cette page n’a pas encore été corrigée

saugrenue : des faces joufflues qui ont de la boursouflure, avec du gras ; un arpent de taille qu’on baille à celle-ci pour un quarquier qu’on ôte à celle-là ; de l’esprit qui ne saurait compatir avec un nez, et de la médisance de bon cœur. Y en a-t-il encore ? Car je veux tout avoir, pour lui montrer quand alle sera guarie ; ça la fera rire.

SPINETTE

Madame, assurément ce portrait-là a de quoi rappeler la raison.

LA COMTESSE

, confuse.

Spinette, il me dessille les yeux ; il faut se rendre : j’ai vécu comme une folle. Soutiens-moi ; je ne sais ce que je deviens.

BLAISE

Ah ! Spinette, m’amie, velà qui est fait, la marionnette est partie ; velà le pus biau jet qui se fera jamais.

SPINETTE

Ah ! ma chère maîtresse, que je suis contente !

LA COMTESSE

Que je t’ai d’obligation, Blaise ; et à toi aussi, Spinette !

BLAISE

Morgué ; que j’ons de joie ! pus de petitesse ; je l’ons tuée toute roide.