Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

Vous voyez bian qu’on vous a baillé de la marchandise pour voute argent.

LA COMTESSE

De l’orgueil, de la sottise et de l’étourderie !

BLAISE

Oui, ruminez, mâchez bian ça en vous-même, à celle fin que ça vous sarve de médeçaine.

LA COMTESSE

Enfin, Spinette, je veux croire que tout ceci est de bonne foi ; mais je ne vois rien en moi qui ressemble à ce que vous dites.

BLAISE

Morgué, pourtant je vous approchons la lantarne assez près du nez. Parlons-li un peu de cette coquetterie. Dans ce vaissiau alle avait la maine d’en avoir une bonne tapée.

SPINETTE

Aidez-vous, Madame ; songez, par exemple, à ce que c’est qu’une toilette.

BLAISE

Attendez. Une toilette ? n’est-ce pas une table qui est si bian dressée, avec tant de brimborions, où il y a des flambiaux, de petits bahuts d’argent et une couvarture sur un miroir ?

SPINETTE

C’est cela même.

BLAISE

Oh ! la dame de cheux nous avait la pareille.

SPINETTE

Vous souvenez-vous, ma chère maîtresse, de cette quantité